Homme discret et économe en médiatisation, son architecture est à son image. Elle se révèle lentement, sans
fard, sans artifice et se découvre en silence, minimale, presque austère.
Lors du premier contact, le projet est énoncé avec une simplicité évidente, presque banale : faire surgir un
horizon évanescent sur une feuille. De cette idée posée comme un cahier des charges tenant du programme
architectural d’une vie, est sorti un grand nombre d’essais pour en arriver à l’aboutissement de 6 variations.
Surgit l’horizon… Face à cette surface jaune qui irise les yeux, éblouit la rétine, c’est bien de l’intérieur de cette
couleur vive que surgit l’horizon. Monochrome ou presque c’est en s’approchant de la surface que l’horizon se
révèle lentement… Sous formes imaginaires de brouillard, de broussailles, de dunes ou de lignes lumineuses,
la rencontre de deux espaces se matérialise « de l’intérieur ». Car c’est intrinsèquement que l’horizon naît
dans ce jaune. Contenu dans le papier même, ce presque blanc remonte à la surface du papier, délavé par de
l’eau de javel. Apparaissant comme une ligne fantomatique, l’horizon ainsi créé vibre sans se laisser
graphiquement définir.
Peut etre légèrement courbes, aux lignes franches ou non, à la surface presque nette, aux contours
vraisemblablement tracés avec précision, ce sont toutes ces questions qui encrent fortement ces réalisations
dans la seule certitude qui soit : ici surgit l’horizon de Marc Barani, architecte.